By IWACU
Le 37ème Sommet de chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) s’est tenu dans un contexte très mouvementé de tensions dans plusieurs parties de l’Afrique. Lors du discours inaugural de la séance plénière, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA a nommé les graves crises que traverse le continent : le Soudan qu’il dit « piétiné par ses élites », la Libye « livrée aux ingérences extérieures », la multiplication « des changements anticonstitutionnels », la Cédéao fragilisée par le retrait des pays du Sahel, la crise politique sénégalaise, puis le regain de violence dans l’Est de la République démocratique du Congo, RDC.
Justement, le dossier sur la crise à l’Est de la RDC a défrayé la chronique. D’abord, le mini-sommet convoqué par le président angolais Joao Lourenço, médiateur désigné pour renouer le dialogue entre la RDC et le Rwanda, en vue de relancer le processus de paix qui a connu un recul avec l’intensification des combats et les conséquences humanitaires et économiques désastreuses pour la population congolaise. Ensuite, la réunion tripartite entre les présidents de l’Afrique du Sud, du Burundi et de la RDC sur le déploiement des troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe, (Sadc) en RDC.
Pour ce dernier cas, plus d’un se demande pourquoi le Burundi a participé à cette rencontre alors qu’il n’est pas membre de la Communauté. Quant au premier cas, c’est la radicalisation des positions des Chefs d’Etat sur la solution à la crise dans l’Est du Congo qui a suscité des débats. Le dialogue direct entre les présidents du Rwanda et de la RDC n’a pas eu lieu.
Le Président Lourenço a rencontré séparément les deux Chefs d’Etat. Aussi les discours de ces derniers ne sont pas de nature à mettre fin à la crise congolaise par le dialogue, du moins dans l’immédiat. « On ne va jamais négocier avec le M 23. Je veux la paix, mais pas à n’importe quel prix. On ne peut pas prétendre devenir protecteur d’une communauté d’un pays voisin. Cette guerre n’est pas une invention de la RDC. C’est une guerre pour continuer le pillage de mon pays et faire le bonheur du Rwanda et ses complices », a réagi notamment Félix-Antoine Tshisekedi.
Les analystes estiment que le Président de la RDC serait renforcé dans sa conviction par le rapport de l’ONU attestant que derrière le M 23, c’est l’armée rwandaise qui mène des opérations ainsi que les Américains qui appellent Kigali « à retirer immédiatement tout le personnel des Forces de défense rwandaises de la RDC et à retirer ses systèmes de missiles sol-air. »
Le Chef de l’État angolais s’est dit inquiet de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC qui, a-t-il précisé, risque d’atteindre des proportions dangereuses qui peuvent finir par affecter non seulement les deux pays, mais aussi toute une vaste région, qui englobe non seulement la région des Grands Lacs mais aussi la SADC.
Certains médias et analystes ont fait alors une lecture presque apocalyptique de la situation à l’Est de la RDC. Il y en a qui estiment que cette crise pourrait devenir un nouveau front dans la confrontation géopolitique entre les BRICS et l’Occident, d’autres se demandent si on n’évolue pas vers une guerre froide en Afrique ou si ce conflit ne risque pas d’être l’épicentre d’une troisième guerre mondiale.
J’ose espérer que l’on n’en arrivera pas là. Les conflits armés tuent, malheureusement les populations civiles, détruisent des infrastructures, des bâtiments, etc. Nos populations en payent cycliquement les frais. La comparaison faite par le Président Tshisekedi où les Allemands et les Français, longtemps « bons ennemis » sont devenus bons amis pour l’intérêt de toute l’Union Européenne, a réconforté plus d’un. Par ailleurs, on ne choisit pas ses voisins.
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