By IWACU
Après l’investiture du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en tant que champion de l’agenda Jeunesse, paix et sécurité de l’Union africaine, Evariste Ndayishimiye, président du Burundi, lors d’une conférence de presse, s’est entretenu avec la jeunesse congolaise. Un rendez-vous qui aura été marqué par sa sortie virulente contre le voisin de l’autre rive de la Kanyaru. Pour bon nombre d’observateurs politiques contactés, compte tenu du contexte, des propos malvenus.
Par Hervé Mugisha, Jérémie Misago, Pascal Ntakirutimana& Fabrice Manirakiza
L’exercice se voulait interactif, plus que tout, un cadre d’échanges sur les questions de l’heure qui hantent la sous-région des Grands Lacs, au besoin dégager ensemble quelques pistes de solutions. Hélas, il n’aura servi que de cette tribune pour accentuer les différends entre le Burundi et le Rwanda. En témoigne, le florilège de réactions sur la toile après les déclarations du Président burundais.
Le chef de l’Etat répondait à une question d’une participante qui lui demandait si en tant que champion de l’agenda Jeunesse, paix et sécurité de l’Union africaine, il ne pourrait pas faciliter a la jeunesse congolaise à avoir des partenariats avec les autres jeunes de la sous-région. Surtout qu’il est plus souvent difficile d’échanger avec leurs frères voisins, les jeunes du Rwanda. Le Chef de l’Etat burundais s’est lancé dans une longue tirade contre le Rwanda.
«(…)Tout le mal que nous avons dans notre pays, ce sont nos leaders. Si nous avons notre voisin qui nous agresse, qui fait tout ce qu’il peut faire pour saboter nos pays, je crois que ce n’est pas une décision qui vient des citoyens rwandais », a répondu en substance le président Ndayishimiye. Poursuivant son argumentaire, le numéro Un burundais, a rappelé : « J’ai vu quand nous avons entamé les négociations avec le Rwanda, j’ai pris plus de deux ans de négociations avec les autorités rwandaises. Les Rwandais étaient frustrés, les citoyens rwandais étaient frustrés de voir les frontières fermées. Quand nous avons ouvert sans condition, volontairement, les frontières pour montrer notre volonté de paix, les Rwandais se sont bousculés pour venir au lac Tanganyika. Ils se sont bousculés, ils étaient contents, alors que les leaders continuent à alimenter les criminels, les terroristes. L’état-major général de RED-Tabara se trouve bel et bien au Rwanda et les autorités ne le nient pas. Ils nous promettaient toujours de les remettre à la justice burundaise, ils l’ont dit pendant plus de deux ans. J’ai envoyé des émissaires, lui aussi a envoyé des émissaires au Burundi, mais c’était l’hypocrisie, c’était l’hypocrisie ».
Des piques virulentes
Aussitôt de poursuivre : « Alors quand ils ont organisé des tueries encore une fois dans un village tout près de Bujumbura, tout près de la frontière avec la RDC, c’est là que j’ai compris. Avant je disais, le menteur il faut l’accompagner jusqu’à la porte, je l’ai accompagné et finalement il a démontré qu’il est menteur. Si quelqu’un te ment la 1ère fois la faute est à lui, s’il te ment la 2ème fois la faute est à lui, mais s’il te ment la 3ème fois et que tu acceptes, la faute est à toi. C’est pour cela, quand vous dites qu’est-ce qu’il faut faire pour que le Rwanda se ressaisisse, moi je te dis aide toi-même et le monde t’aidera. Il ne faut pas compter sur les autres, nous les leaders nous sommes dans l’obligation de protéger nos citoyens. » La mission régalienne de chaque État, a-t-il martelé, c’est de protéger les citoyens, c’est de poursuivre les criminels quand il y a crime, de juger les criminels et chercher le bien-être des citoyens.
Protéger ses citoyens
Selon lui, cette obligation est régalienne. C’est pour cela que vous, citoyens congolais, soyez d’abord unis et puis combattez ensemble votre ennemi.
Tout en reconnaissant qu’au Burundi, il y a eu beaucoup de massacres interethniques répétitifs depuis l’indépendance. Il a expliqué : « L’on a trouvé que le problème majeur c’était les mauvais leaders. Le peuple est innocent. Moi, je dis toujours, les citoyens ce sont des anges. Le problème ce sont des leaders qui ne savent pas leur mission d’unité parce que les leaders sont les symboles de l’unité. »
Revenant à la question : « Donc, sur la question régionale, il y a d’abord l’unité des citoyens, je sais qu’il n’y a pas de problème entre les citoyens, ce sont de mauvais leaders. Comme dans l’armée, on dit qu’il n’y pas de mauvaises troupes, ce sont les officiers qui sont mauvais, alors à ce moment-là notre lutte doit continuer jusqu’à ce que le peuple rwandais commence quand même à aussi faire pression. Car je crois que les jeunes rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région. Vous avez parlé de rencontres dans le cadre de la CEPGL. En tant que champion de l’agenda de la jeunesse, paix et sécurité au sein de l’UA, je pourrais organiser cette rencontre. C’est facile »
Le début d’une guerre médiatique.
Entre pro-pouvoir s’évertuant à justifier que la vidéo aurait été « sortie de son contexte » et ceux dénonçant une sortie préméditée, surtout comme un appel au renversement du régime de Kigali. Jusqu’à maintenant tout le monde tire à boulets rouges. Même les communiqués respectifs des gouvernements du Burundi et du Rwanda n’ont pas encore désamorcé les tensions. « Une chose est sûre, cette sortie a fait plus de mal que de bien », reconnaît sous anonymat un cadre du ministère des Affaires étrangères. « Tellement, ça tirait à boulets rouges de toute part, qu’il a fallu un temps aux cellules de communication du ministère de tutelle et de la présidence pour réagir. A chaud, ils nous étaient difficile de réagir. Il fallait que les esprits s’apaisent ».
Dans l’entretemps, le 22 janvier, via un communiqué, le gouvernement du Rwanda a déploré les déclarations incendiaires et anti-africaines prononcées par le président burundais Evariste Ndayishimiye. « Les Rwandais ont travaillé avec diligence pour renforcer l’unité et favoriser le développement du pays. Les jeunes Rwandais ont saisi cette opportunité, s’approprient la situation et contribuent activement à se construire un avenir meilleur », pouvait-on lire. Selon le gouvernement rwandais, il est troublant de voir quiconque tenter de saper ces progrès en appelant les jeunes Rwandais à renverser leur gouvernement. « Mais le fait qu’un dirigeant d’un pays voisin agisse ainsi, à partir d’une plate-forme de l’Union africaine, est profondément irresponsable et constitue une violation flagrante de la Charte de l’Union africaine. » Avant de rappeler : « Le Rwanda n’a aucun intérêt à créer un conflit avec ses voisins. Nous continuerons de travailler avec des partenaires de la région et au-delà pour favoriser la stabilité et le développement continu ».
Une « horde » de communicateurs à la rescousse
Réputé pour sa verve, Willy Nyamitwe, ancien communicateur à la présidence, a fini par prêter main forte. « Il n’a jamais été question de renverser un quelconque gouvernement. S.E. Neva n’a jamais évoqué cela, mais a émis le souhait de voir les jeunes du Rwanda, au même titre que d’autres jeunes, participer aux réunions sur la paix et la sécurité dans la région », a-t-il tenu à préciser sur son compte X. Comme si l’étau se resserrait de plus en plus, dans la foulée des événements, Rosine Guilène Gatoni finira par sortir de son silence. Contrairement aux usages, elle a utilisé son compte personnel X. « Des esprits mal intentionnés propagent un miasme de désinformation qui isole du contexte de la question posée, les propos de S.E Neva en RDC, qui s’engage à continuer la lutte pour l’inclusivité de tous les jeunes, y compris ceux du Rwanda. Vigilance aux esprits de vertu ! » Une tactique peu habituelle pour la responsable en cheffe du bureau de l’Information et Communication à la présidence de la République. Plus que tout, qui témoigne de l’embarras occasionné par ces déclarations.
Et bon sapeur-pompier, la réaction du gouvernement finira par tomber. Ainsi, par le biais du Secrétariat général d’Etat, le 23 janvier, à l’instar d’une réponse du berger à la bergère, un communiqué a fait savoir que :
« Le gouvernement du Burundi réfute ces allégations et tient à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que ces dernières sont une œuvre des esprits mal intentionnés qui propagent un miasme de désinformation qui isole du contexte les propos de S.E Evariste Ndayishimiye. »
En effet, explique-t-il, en tant que Champion de l’Union africaine pour l’agenda Jeunesse, Paix et Sécurité, répondant à la préoccupation soumise à son intention sur la non-participation des jeunes rwandais dans les rencontres régionales, se sont engagées à organiser un cadre d’échanges pour les jeunes. Raison de lancer un appel à leur participation inclusive, conformément à sa noble mission de promouvoir l’épanouissement de la jeunesse africaine. Par contre, juge-t-il : « Ces allégations constituent une propagande du Gouvernement rwandais qui vise à distraire l’opinion nationale et internationale pour camoufler le véritable problème entre le Rwanda et le Burundi ». Aussitôt de rappeler : »Le gouvernement du Burundi réaffirme son ferme attachement aux principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États pour autant qu’il soit doublé de réciprocité ».
Réactions
Kefa Nibizi : « Faire pression, ça ne signifie pas renverser les institutions »
Le parti CODEBU Iragi rya Ndadaye considère qu’au cours de la rencontre avec la jeunesse congolaise, le président Evariste Ndayishimiye a évoqué une question très sérieuse concernant les libertés publiques de la population. « Il a utilisé des termes qui peuvent être mal interprétés par les uns et les autres. Il a dit que les Rwandais peuvent faire pression sur leur gouvernement et que la jeunesse rwandaise ne devrait pas être prisonnière dans la région. J’ai pensé qu’il a abordé une question dans un angle de liberté publique. Que le peuple rwandais puisse être libre à l’intérieur et puisse, par voie de conséquence, avoir la liberté de participer avec les autres dans la sous-région ».
Pour lui, dans des pays où il y a un ‘’caractère dictatorial’’, il est normal que cette déclaration soit perçue comme une incitation au renversement des institutions. « Pour nous, c’est n’est pas le cas. Si on dit faire pression, ça ne signifie pas soulèvement, ça ne signifie pas renverser les institutions. Il y a des mécanismes pacifiques de faire pression pour faire entendre une opinion sans toutefois renverser les institutions », précise Kefa Nibizi, président du CODEBU.
Ce politique souligne que la question des libertés publiques n’est pas uniquement au Rwanda. « Même ici au Burundi, je pense que le peuple Burundi n’est pas libre par rapport à son gouvernement quoi qu’on n’est pas au même degré qu’on Rwanda selon notre point de vue ». Et d’appeler le chef de l’État burundais d’être conséquent pour élargir davantage les libertés publiques de la population burundaise.
Kefa Nibizi indique que le secrétariat général d’Etat Burundi a clarifié la situation pour montrer la position officielle de cette déclaration. « En tout cas, si il n’y pas une intention de nuire, il faut s’en tenir à cette déclaration officielle qui montre exactement ce que voulait dire le chef de l’État pour ne pas continuer à attiser les mauvaises relations entre le Burundi et son».
Cependant, Kefa Nibizi explique que la communication dans des moments de tensions est très délicate surtout pour les plus hautes autorités. « C’est pour cette raison qu’on les encouragerait à diminuer des déclarations à chaud qui ne sont pas des fois très bien ficelées pour éviter d’éventuels dérapages ou des propos qui pourraient susciter des inquiétudes ».
Dans de telles situations, il appelle à plus privilégier la voie du ministère des Affaires étrangères ainsi que des porte-parole. Pour lui, en cas de malentendu, la rectification est facile. « Si ce sont des propos du chef de l’État, le cas suscite des inquiétudes et des incompréhensions inutiles ».
Aloys Baricako : « Ce sont des termes qui ne sont pas compris de la même manière »
Selon Aloys Baricako, président du parti RANAC, le langage qu’Evariste Ndayishimiye a tenu devant la jeunesse congolaise n’est pas pour la première fois. « Même ici au Burundi, il l’a tenu contre lui-même. Un jour devant la jeunesse, il a dit que si le leadership n’est pas compétent, défaillant et n’offre pas les droits à son peuple, que les gens fassent pression à ce régime. Donc, ce n’est pas étonnant qu’il le dise encore une fois ».
Pour lui, il n’a jamais appelé au soulèvement ou à la révolte. « Peut-être, ce sont des termes qui ne sont pas compris de la même manière. Ce n’est pas l’usage de la violence. C’est pour rappeler les populations à prendre conscience pour mettre leurs dirigeants devant leurs responsabilités. Souvent, il y a des dirigeants qui se comportent comme des seigneurs et prennent leurs pays comme des propriétés privées, de toutes les façons si le peuple était conscient, il s’en débarrasserait ».
Il précise que l’attitude du peuple dépend de la satisfaction ou non des prestations de leur gouvernement. « Si le peuple rwandais salue la politique de Kagame, rien ne va se passer. Leur attitude dépend des considérations qu’il fait de son leadership », précise Aloys Baricako.
Aloys Baricako considère que ce qui est étonnant est que le chef de l’Etat le dit souvent, mais ne suscite pas de réaction. « En principe, il réveille la population pour qu’elle prenne conscience afin de changer les choses. Cela devrait les amener à raisonner et voir comment se comporter lors des élections et mettre en place un leadership qui peut conduire le pays au développement, à l’épanouissement et la démocratie ».
Patrick Nkurunziza : « Les spéculations risquent de s’intensifier au détriment des attentes des deux peuples frères et amis »
Patrick Nkurunziza, président du FRODEBU, dit avoir suivi attentivement le message du Chef de l’Etat. « Malheureusement, à travers les médias, les réseaux sociaux, les déclarations des Gouvernements du Rwanda et du Burundi, c’est très commenté. Il a fait couler beaucoup d’encre. Le parti ne peut pas prendre une position, sur le message du président de la République, mais on peut donner son point de vue».
Au regard du contexte dans lequel sa déclaration a été faite et tenant compte du communiqué du Gouvernement du Burundi, Patrick Nkurunziza relève trois scénarios : « Soit les propos ont échappé à la volonté du chef de l’Etat, soit ils sont mal compris ou le mal interprète par l’opinion, soit, ils ont été manipulés ».
Et de préciser : « Dans tous ces cas, compte tenu du mauvais climat que ce message a créé entre le Rwanda et le Burundi, il mérite des éclaircissements du Chef de l’Etat lui-même. Visiblement, le communiqué du secrétaire général d’Etat n’a pas du tout convaincu. Dans le cas contraire, les spéculations risquent de s’intensifier au détriment des attentes des deux peuples frères et amis ».
Abdul Kassim : « Une mauvaise interprétation du discours du président Evariste Ndayishimiye »
« Comme le Parti UPD-ZIGAMIBANGA n’était pas représenté dans cette rencontre, nous avons l’obligation de nous fier au rectificatif qui a été apporté par le secrétaire général d’Etat et porte-parole du Gouvernement dans un communiqué diffusé à cet effet », déclare Abdul Kassim, son président.
Il assure que le Parti UPD-ZIGAMIBANGA soutient toutes les initiatives visant à ramener la paix et la cohésion sociale dans notre région et encourage en conséquence les chefs d’État d’entamer un dialogue franc et sincère pour la stabilité de la région des Grands Lacs. Le Parti UPD-ZIGAMIBANGA souhaite voir, dans les meilleurs délais, poursuit-il, nos peuples frères et amis et les jeunes en particulier renouer les relations de coopération.
Ce dernier rappelle que le Burundi, à travers ses dirigeants, a toujours réaffirmé sa position à ne jamais s’ingérer dans les affaires intérieures des autres Etats et à privilégier plutôt le bon voisinage. Nous n’entendons donc pas que le président burundais, explique-t-il, a appelé à un changement de régime par la force, ce qui pour nous rend crédible le communiqué du gouvernement. Et de conclure : « Nous demandons que tout le monde puisse conclure qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation du discours du président Evariste Ndayishimiye ».
Gaspard Kobako : « Compte tenu du contexte, des propos malvenus »
« Au regard des circonstances de temps et de lieu, les propos du président sont quelque peu déplacés. Je me demande si c’était la bonne place et le bon lieu pour tenir de tels propos. Le Burundi est en conflit avec le Rwanda voisin. Je me dis qu’il aurait à le dire, étant dans son propre pays », Gaspard Kobako, président de l’Alliance nationale pour la démocratie.
Pour lui, c’est comme s’il y a une guerre ouverte. Il craint un axe Gitega-Kinshasa qui se serait érigé contre Kigali. « A voir les accusations, je pense que nous avons besoin d’amitiés dans le cadre de l’EAC. Lorsqu’on s’attaque à un voisin qui est dans la même communauté. Ça fait mal. Je pense que c’est la raison pour laquelle, le président rwandais a donné une réponse qu’on qualifie du berger à la bergère. Comme d’aucuns le disent, c’est une façon peut-être de camoufler ce qui ne va pas pour que l’attention soit portée sur ça ».
Avec ce regain de tensions, Gaspard Kobako craint des répercussions sur le processus électoral à venir. « Nous sommes à la veille des élections au Burundi, cela peut générer d’autres comportements aux deux peuples. On peut dire qu’on ne va pas aux élections prétextant qu’on est en guerre ».
Il recommande aux deux chefs d’Etat d’amorcer la désescalade au lieu de tenir des propos belliqueux. « Je pense qu’il doit y avoir une volonté politique des deux chefs de l’État. Il faut engager un dialogue à travers les ministres en charge de la coopération pour se dire la vérité, se voir, se contacter ».
Jean de Dieu Mutabazi : « Déplorer les propos du président Ndayishimiye est une fuite en avant »
Le président de l’Observatoire national pour la prévention et l’éradication du Génocide, des crimes de guerre et d’autres crimes contre l’humanité (ONPGH) rappelle que le président Evariste Ndayishimiye, en sa qualité de champion de l’Union africaine pour l’agenda jeunesse, paix et sécurité ont déjà organisé plusieurs séances de moralisation des jeunes africains.
Objectifs, selon lui : les sensibiliser aux valeurs de panafricanisme et de patriotisme, à l’importance de l’intégration régionale et la cohésion sociale dans le développement de l’Afrique. Mais également, à l’importance de la coopération régionale et sous-régionale pour mieux prévenir les crimes de masse et les violations graves du droit international humanitaire. Sans oublier de les initier à l’esprit entrepreneurial.
« Si les propos du président Ndayishimiye au cours de cette rencontre de Kinshasa sont déplorés par le régime de Kigali, c’est une véritable fuite en avant.», estime Jean de Dieu Mutabazi, le président de cet observatoire.
Pour reprendre un bon voisinage entre le Burundi et la RDC, poursuit-il, le pouvoir de Kigali doit extrader les putschistes burundais de 2015 qu’il héberge et cesser les appuis multiformes qu’il apporte au mouvement terroriste burundais Red-Tabara et du mouvement M23.
Et de renchérir : « le pouvoir de Kigali devrait s’interroger pourquoi il a déjà entré en conflit en plusieurs reprises avec tous ses voisins directs dont l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et la RDC.»
M.Mutabazi rappelle à cet effet le rapport Mapping effectué par le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme. « Un rapport qui incrimine fortement le régime de Kigali et son armée dans les différents crimes de masse effectués en RDC. »
Néanmoins, l’observatoire national pour la prévention et l’éradication du Génocide, des crimes de guerre et des autres crimes contre l’humanité lâche son optimisme : « Le régime de Kigali et son président Paul Kagame reviendront à la raison en vue d’éviter toute escalade. Très bientôt ils répondront positivement aux requêtes du Burundi et de la RDC concernant les putschistes burundais de 2015, les terroristes de Red-Tabara et le mouvement M23 pour que la situation ne dégénère pas.»
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