By IWACU
Le Conseil des ministres vient d’adopter le projet de loi organique portant l’amendement du Code électoral. Entre autres motivations, il y a harmonisation du Code électoral avec la loi du 16 mars 2023 portant détermination et délimitation des provinces, des communes, des zones, des collines et/ou quartiers.
Plusieurs modifications ont été proposées. Elles font couler beaucoup d’encre, font grincer les dents les responsables des partis d’opposition, surtout les points qui font référence aux cautions de candidature aux différents postes. « Aux fins de limiter les déclarations des candidatures fantaisistes », le candidat aux élections des conseillers communaux devra payer deux cent mille francs burundais, le candidat au poste présidentiel payera cent millions de francs, la caution au poste de député et de sénateur est de deux millions de francs burundais.
Patrick Nkurunziza du parti Sahwanya Frodebu se dit profondément déçu et mécontent par « des ajustements extravagants déconnectés des réalités sociales, politiques et économiques du pays… servant à créer des obstacles politiques et financiers délibérés pour exclure certains acteurs. »
Pour le politique Tatien Sibomana, les principales modifications du Code électoral consacrent un processus électoral à sens unique qui exclut systématiquement les autres partis politiques et leurs candidats.
Nous sommes déjà en plein processus électoral. Le journal Iwacu a consacré la dernière édition hebdomadaire sur la nomination et l’approbation des membres d’une nouvelle équipe de la Commission électorale nationale indépendante, Ceni. Les politiques interrogés ont dénoncé le caractère unilatéral et peu inclusif entourant la désignation de ces membres. Dans ce numéro, ils font les mêmes reproches, les mêmes plaintes. Ce qui paraît paradoxal, ce sont les médias qui semblent beaucoup préoccupés par ces vices de procédure.
Question : Que fait réellement la classe politique burundaise ? Devant les défis qui hantent le pays : manque de devises, pénurie récurrente du carburant, inflation, dévaluation de la monnaie…, aucune formation politique n’a animé une conférence pour se prononcer et proposer sa vision sur les enjeux. Il est incompréhensible que la composition de la nouvelle Ceni, l’amendement du Code électoral ne suscitent aucun débat dans la classe politique, surtout l’opposition qui semble être en « mode avion ».
Le Burundi se veut démocratique. Une démocratie solide et durable dépend de l’existence d’une pluralité politique et de partis politiques bien opérationnels, actifs. Depuis 2010, les élections s’organisent sur fond de tensions et de suspicions, aboutissant à des résultats contestés. Les Burundais sont lassés de vivre de tels moments.
Ils aspirent à un processus électoral multipartite, transparent et apaisé. La tenue des élections de bonne qualité qui reflètent la volonté de la population et dont le résultat arrive à être accepté par toutes les parties prenantes. Cela ne doit pas se manifester seulement lors des urnes, il y a tout un travail en amont. Nos politiques, surtout l’opposition, doivent le comprendre ainsi.
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