By IWACU
Réputé être d’une résilience digne des plus résistants des dromadaires, le peuple burundais a appris à endurer, à supporter, il est même encouragé à résister stoïquement, patriotiquement, à serrer la ceinture, à faire face à tout, à faire la queue. Bref, s’accrocher fait partie désormais de son ADN, même s’il reste une certaine catégorie de la population qui semble être en apesanteur, les happy few.
Au moment où la pression des institutions de Bretton Woods se fait de plus en plus sentir, au point que certains perdent tout espoir au vu du panier de la ménagère chaque jour plus rachitique, certaines langues se délient et parlent de dérive, de situation intenable.
Et des questions légitimes taraudent pas mal d’esprits : « Qu’est-ce qui reste pour toucher le fonds ? Est-ce que le point de rupture n’est pas proche ? Y a-t-il encore moyen de se relever ? A quand la fin du calvaire ? Avons-nous assez de ressources, de tonus dans les muscles pour faire semblant de rester debout ou de rebondir ? »
Des observateurs avisés le disent : tous les signaux sont au rouge, les mesures prises pour mettre fin à la saignée ou arrêter l’hémorragie ne sont que des demi-mesures.
Ces analystes le disent : « Il faut plus de rigueur, d’abnégation, pas les austérités de façade, des semblants de renoncement. » Sinon, avertissent-ils, les choses étant ce qu’elles sont, pas de lueur d’espoir au bout du tunnel, peut-être quelques lucioles ou des mirages, juste pour nous faire rêver, plutôt cauchemarder, le lot quotidien des nuits de la plupart de nos populations.
Il y en a qui se disent être des laissés-pour-compte, mais paradoxalement ce sont ces citoyens à qui il est demandé d’acquiescer, d’adhérer, de se mobiliser, de cotiser, d’accompagner et d’applaudir. Les malléables, corvéables à merci.
Ils donnent tout, sacrifient tout, jusqu’à leurs vies comme ces pauvres gens du secteur Vugizo, à Gatumba en commune Mutimbuzi de la province Bujumbura, immolés, en victimes expiatoires, sur l’autel des intérêts ou des revendications qu’ils ne sauront jamais.
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