By IWACU
Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le PNUD, en collaboration avec les clubs sportifs dont club Dufashanye Winterekwa, Ishaka jogging club, Association sportive Dushigikirane, a organisé une marche sportive, le samedi 9 décembre 2023, à Bujumbura dans le but de promouvoir un environnement sportif sur, inclusif et respectueux pour les hommes et pour les femmes. Les membres de ces associations sportives se sont engagés à porter le flambeau dans la lutte contre les VBG au sein des communautés environnantes et en milieu sportif.
Il est 9 h. Nous sommes aux alentours de l’école française de Bujumbura. Les associations sportives club Dushigikirane de Winterekwa, Ishaka jogging club, Association sportive Dushigikirana se rassemblent. Quelques employés du PNUD les rejoignent. C’est là que débute la marche sportive.
En tenues de sport, chapeaux blancs à la tête portant un message fort de la campagne « Pas d’Excuse face aux VBG », banderoles à la main, ils entament une marche en sillonnant les rues et avenues de la zone Rohero, commune Mukaza, au centre-ville de Bujumbura.
Le chanteur connu sous le sobriquet de « Lolilo » était de la partie pour agrémenter la marche et lancer des messages de conscientisation de la population Burundaise face à l’ampleur du phénomène des VBG. Sa chanson « Fille, change » a donné du rythme aux participant-e-s à la marche et a attiré l’attention de tout le monde.
On pouvait lire sur leurs banderoles des slogans riches de leçons. Des messages qui interpellent et qui attirent l’attention du public. « Pour un environnement sportif sûr, inclusif et respectueux pour les hommes et pour les femmes », ou encore : « Mobilisons-nous pour la prévention et la lutte contre le harcèlement, des abus et exploitation sexuels en milieu sportif », et plus encore « Club sportif, un environnement favorable exempt du harcèlement, des abus et exploitation sexuels ».
Partis de l’école française, les membres des associations sportives ont poursuivi la marche en empruntant l’avenue Muyinga jusqu’à la chaussée prince Louis Rwagasore. Ils sont descendus jusqu’au boulevard du peuple Murundi. Ils sont passés près de la mairie de Bujumbura en empruntant l’avenue de l’Université jusqu’à l’avenue de l’UNESCO pour arriver au boulevard Mwezi Gisabo. Encore une fois, ils ont emprunté la chaussée prince Louis Rwagasore en descendant jusqu’à l’avenue Muyinga.
La marche dure à peu près 2h. Elle se termine au siège du PNUD avec quelques exercices d’assouplissements.
Les VBG, une violation des droits humains
Ouvrant la marche, Pascal Mukanya, ayant représenté le représentant résident du PNUD Burundi, a fait savoir que cette marche a été organisée dans le cadre de 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde entier.
Et de préciser que le thème retenu pour l’année 2023 au niveau national est « Tous ensemble, investir pour prévenir la violence à l’égard des filles et des femmes »
« Personne n’est épargné des violences basées sur le genre et ces dernières font parler d’elles dans les ménages, les écoles et en milieu du travail », a-t-il déploré.
Il a informé que le coût économique des VBG est élevé à plus ou moins 2% du PIB mondial, tout en faisant remarquer que les VBG constituent une violation des droits humains et une atteinte à la dignité humaine.
Pascal Mukanya a indiqué que les Nations Unies en général et le PNUB en particulier sont aux côtés du gouvernement burundais. « C’est pourquoi ils organisent des campagnes de sensibilisation et des formations pour conjuguer les efforts afin de combattre ce fléau », a-t-il souligné.
Les associations sportives interpellées
« Cette campagne est organisée à l’endroit des associations sportives pour qu’elles portent le flambeau dans cette lutte et fassent un engagement pour une mobilisation en vue de la prévention et la lutte contre le harcèlement, des abus et exploitation sexuels en milieu sportif », a précisé M. Mukanya.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, cette campagne a pour but la création d’un environnement favorable exempt du harcèlement, abus et exploitation sexuels dans les clubs sportifs respectifs.
En outre, a-t-il poursuivi, la campagne vise aussi la promotion d’un environnement sportif sûr, inclusif et respectueux pour les hommes et pour les femmes ;
« Je voudrais solliciter l’engagement fort de chacun-e de nous pour briser le silence et dénoncer toute forme de VBG pour un monde meilleur », a-t-il interpellé.
Les associations sportives déterminées
« Nous avons voulu nous associer avec les autres pour contribuer dans la lutte contre les VBG. Nous projetons venir à bout de ce fléau d’ici l’an 2030. Nous avons bien accueilli cette campagne », s’est réjoui Emmanuel Niyonzima, président du club sportif « Dufashanye de Winterekwa ».
Il a reconnu que les VBG sont rapportés dans les communautés et dans le milieu du travail. Et de confirmer que les chiffres sont accablants. « Les femmes sont discriminées, subissent des mauvais traitements dans les ménages, des fillettes violées. C’est pourquoi nous nous sommes levés comme un seul homme pour combattre ce fléau », a-t-il dit.
Au nom de son club, il a promis d’apporter sa pierre angulaire dans la lutte contre les VBG. Pour lui, les VBG constituent un frein à l’épanouissement des filles et des femmes, et partant au développement du pays.
« Nous, en tant que club sportif, nous portons la voix plus loin. Nous escaladons des montagnes, des collines. Nous allons relayer ce message de lutte contre les VBG dans les milieux que nous fréquentons ».
Juvénal Kabonye, membre de « Ishaka jogging club » abonde dans le même sens. Au-delà des activités sportives et d’entraide, a-t-il indiqué, nous avons un volet de protection des droits humains.
Il a fait savoir que ce n’est pas la première fois que son club soit associé dans la campagne. Il a affirmé que les VBG existent mais que ce fléau n’a pas encore touché son club. Et de rassurer : « Moi, en tant membre du comité exécutif chargé de la discipline, j’essaie de veiller à ce que cela ne se produise dans notre club »
Il a promis de redoubler d’effort dans la sensibilisation des membres et la communauté. « Comme le nom de notre club l’indique nous sommes déterminés à en découdre avec les VBG ».
Même détermination du côté de Jacqueline Niyonzima, membre de l’Association sportive Dushigikirane. Elle envisage mener des campagnes tous azimuts de sensibilisation à l’endroit des hommes et des femmes sur ce fléau.
Elle est préoccupée par la recrudescence des VBG dans les communautés.
Et d’interpeller : « Les auteurs des viols ont besoin d’un suivi psychologique parce que leur comportement dépasse mon entendement ».
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