By IWACU
Parmi les dossiers analysés lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres du 13 décembre figurait le projet de loi portant révision du budget général de l’Etat pour l’exercice 2023-2024. La raison principale en est l’intégration de l’impact de la mesure de la dépréciation de la monnaie nationale qui n’avait pas été prise en compte dans le budget initial en cours d’exécution.
Plusieurs recommandations ont été émises pour contenir le déficit budgétaire et augmenter les recettes. Notamment l’annulation des activités relatives à la commande publique dont le paiement se fait en devises étrangères et envisager de les programmer pour 2024-2025, la suspension de l’achat du matériel roulant sauf pour l’armée, la police et le ministère de la Justice, la poursuite de la digitalisation surtout à l’OBR, le renforcement du système de contrôle et de vérification.
Au regard de la situation du trésor public, la révision budgétaire est nécessaire. Oui, il faut prendre des mesures visant à réduire drastiquement les dépenses de l’Etat sur le reste de l’exercice budgétaire et accroître les recettes fiscales notamment en augmentant la pression fiscale sur certains produits de luxe.
Toutefois, des appréhensions, des commentaires et des interrogations ne manquent pas dans l’opinion. Selon un expert en économie, il faut se poser deux questions fondamentales : Pourquoi sommes-nous dans cette situation ? Que faire dans l’immédiat pour en sortir ? Pour lui, la raison de la conjoncture actuelle est éminemment politique. Le cortège de mesures devant être mis en œuvre pour en sortir doit être de nature politique. « Il faudrait que le gouvernement entreprenne une restructuration de son organisation et de son fonctionnement afin de garantir que les services publics soient rendus équitablement, efficacement et effectivement quelle que soit leur catégorie sociale. »
D’après un fiscaliste, il faut un cadre juridique et administratif clair de la gestion des finances publiques, une appropriation de la technique du budget-programme. « L’Etat doit orienter beaucoup plus ses ressources vers les secteurs porteurs de croissance et non vers le fonctionnement » D’autres se demandent si la fermeture des « vannes » ne risque pas d’accentuer la récession économique. « L’Etat étant le premier acteur économique du pays, s’il réduit drastiquement et aussi brutalement que prévu ses commandes auprès des autres acteurs économiques, cela ne fera qu’aggraver la situation ».
On ne doit pas être un grand économiste pour comprendre que la situation du trésor public est en grande partie due au manque de réserves de change avec ses corollaires. L’Etat a besoin de devises. Pourtant, il semble que des partenaires du Burundi comme le FMI, la Banque mondiale, l’Union Européenne seraient disposés à soulager les finances qui ne sont pas brillantes depuis quelques années. Bien sûr moyennant des conditionnalités. Est-ce que ces dernières sont insurmontables ou irréalisables à telle enseigne que les décaissements tardent à se concrétiser ? Possible. Quelqu’un me faisait remarquer que des dizaines de millions de dollars qu’une instance onusienne avait promis vont tomber en annulation faute d’exécution des projets. Et pourtant…notre pays est riche en compétences. Un exemple parmi tant d’autres. En un mot comme en cent, les recommandations émises pour contenir le déficit budgétaire sont nécessaires mais ne sont pas suffisantes.
Discussion about this post