By IWACU
La dernière correspondance ( tout comme les précédentes ( adressée au principal parti d’opposition burundaise par le ministre de l’Intérieure, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, semble sonner comme ce grincement de verrous des portes métalliques, ces cliquetis des clés et des cadenas de geôles.
Le ministre reproche ou accuse la représentation légale de ce parti de « coalition et d’association avec les organisations terroristes’’, des mouvements ou regroupements d’acteurs sociopolitiques burundais en exil et d’autres restés au pays, engagés à réhabiliter l’Accord d’Arusha. Apparemment, c’est un « crime ».
Ces alliés défenseurs de cet accord ont tenu, par la voix de leur émissaire, l’Honorable Léonce Ngendakumana, un des ténors du Frodebu, à prendre à témoin la Communauté internationale et à avertir les garants de ce pacte de la dérive du pouvoir actuel au Burundi.
Ces opposants crient au scandale et évoquent un rétrécissement de l’espace politique, clamant haut et fort qu’il ne reste que quelques pas vers le verrouillage. Une descente aux enfers de l’arbitraire, à une année des élections.
Autre inquiétude soulevée : le timing. Au moment où les 7 commissaires de la Commission électorale nationale indépendante dernièrement nommés prêtaient serment, la correspondance du ministre à la représentation légale du CNL était probablement dans le signataire puisqu’elle a été envoyée à son destinataire juste après ces cérémonies. Ou peut-être que le sort était déjà scellé depuis longtemps.
Ce n’est pas tout comme inquiétude ou épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du CNL et de sa représentation légale. Dans sa correspondance, le ministre de l’Intérieur fait une mise en garde : « Ils doivent répondre des conséquences découlant de cette coalition ou association avec les terroristes regroupés au sein de cette organisation illégale conformément à la loi ».
Un avertissement vague, un peu fourre-tout, qui n’augure rien de bon. Il faut s’attendre à des rebondissements, de nouvelles tournures. D’ailleurs les ’’dissidents’’ du CNL, naturellement honnis par Agathon Rwasa, mais qui se réclament être la représentation intérimaire de ce parti, se frottent déjà les mains.
Pareil pour l’Hon. Léonce Ngendakumana, membre historique et respecté du Frodebu, la représentation légale de son parti qui semblait comprendre son initiative, s’en éloigne aujourd’hui. M. Ngendakumana se retrouve presque lâché. Que nous réserve demain ?
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