By RADIO OKAPI
L’un des grands chantiers du Président Félix-Antoine Tshisekedi qui prête serment ce samedi 20 janvier au Stade des Martyrs de Kinshasa est la diversification de l’économie congolaise, caractérisée ces derniers mois par une inflation galopante.
Il est vrai que le budget est passé de 4 milliards à 16 milliards de dollars pendant le premier mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi. Mais les Congolais moyens ne ressentent pas l’impact de cette augmentation sur leur vécu quotidien et ça reste un grand défi. D’où la nécessité d’appliquer la redistribution du revenu national et la réduction du train de vie des institutions.
Pour l’économiste et directeur du Centre de recherche Pole Institut et professeur d’Université, Nene Morisho, il est fondamental de mettre en place des politiques publiques capables de diversifier l’économie congolaise, beaucoup trop dépendante du secteur minier « qui représentent actuellement 40 et 50 % de notre PIB et environ 70 % des recettes de l’Etat. Ce qui est énorme », fait remarquer le professeur Nene Morisho.
Dès lors comment sortir de cette routine et provoquer le changement espéré ?
« Nous devons donc investir dans le secteur agricole, qui d’ailleurs emploie plus de 50% de la population, si nous voulons booster notre croissance économique et réduire réellement la pauvreté. Ainsi, les questions à se poser lors de ce deuxième mandat sont par exemple que faire pour que la RDC redevienne premier producteur de l’huile de palme ou alors comment relancer la production de l’hévéa à l’Equateur etc. », répond Nene Morisho.
Des chocs extérieurs perturbateurs
L’économie constitue le pilier de la vie d’une nation. Celle de la RDC a été fragilisée par des chocs extérieurs notamment la COVID-19 ainsi que la guerre en Ukraine qui a secoué bon nombre d’économies au niveau mondial. Les conséquences de ces chocs sont notamment « une hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières, un ralentissement de la croissance économique et turbulences sur les marchés financiers ».
L’année 2022 a marqué la reprise des économies africaines. A titre d’exemple, la RDC est le deuxième pays à avoir affiché une croissance économique à 6% au sein de l’Afrique subsaharienne en 2022. Pour autant, cette perspective heureuse fait toujours face à plusieurs défis dont le plus important est celui lié à l’inflation qui reste très élevée, autour de 20 % selon le FMI.
Une source de préoccupation selon Luc Eyraud, directeur régional des études au FMI :
« L’inflation entre Janvier et aujourd’hui est d’à peu près 20 %. C’est la dépréciation du taux de change qui crée de l’inflation notamment en augmentant les prix des produits importés. Mais aussi parce que la façon dont les gens fixent les prix en monnaie locale, il y a des ajustements quand on a une dépréciation du change ».
Préserver le pouvoir d’achat
Le prochain Gouvernement qui va accompagner le Président réélu devra se charger prioritairement de stabiliser cette inflation et préserver ainsi le pouvoir d’achat des Congolais face à une monnaie locale qui dévisse.
Cela passe par la production au niveau local. Car l’économie congolaise est extravertie. « Il faut accroître la production et réduire les importations », recommande Luc Eyraud, directeur régional des études au FMI.
Le Gouvernement devrait aussi inciter les détenteurs des capitaux à pouvoir investir en RDC. Et cela demande des préalables. C’est notamment l’amélioration du climat des affaires. Mais pas que… Il faut renforcer la lutte contre la corruption et s’assurer d’une bonne gouvernance.
Améliorer la connectivité du pays
Mais pour Mme Yvette Mwanza, Vice-présidente de la commission de suivi des activités minières pour la province du Nord-Kivu mais également présidente de la chambre des mines de la FEC toujours Nord-Kivu, les opérateurs économiques surtout les miniers attendent du nouveau quinquennat du Président Tshisekedi « beaucoup plus la sécurisation du territoire national ainsi que l’amélioration de la connectivité du pays, car l’état actuel de nos infrastructures routières ne répondent pas au besoin logistique des opérateurs économiques qui ont des délais de livraison à respecter ».
Discussion about this post